LE JÉSUS HISTORIQUE, JÉSUS DANS LES ÉCRITS DE FLAVIUS JOSÈPHE,

ET AUTRES DÉCOUVERTES

SUR LA FAMILLE ET SUR L’ENTOURAGE DE JÉSUS

 

 

Image extraite de « l’évangile selon le monde »


QUELQUES ÉLÉMENTS SURLA VIE DE JÉSUS :

« Jésus est né en Palestine aux alentours de ce qui deviendra l’an I de notre calendrier. Le pays est alors occupé par l’Empire Romain, et agité par l’espérance de la venue du « messie », le « christ » en grec, c’est-à-dire littéralement « celui qui sera oint de Dieu », et annoncé par les prophètes de la Bible : certains courants en Palestine espéraient qu’il les aiderait à être libérés de la domination étrangère ; d’autres qu’il précipiterait la chute du pouvoir du Temple, jugé hypocrite ou corrompu ; d’autres enfin, dans le peuple, attendaient celui qui les consolerait de leurs souffrances et de leur exclusion : les pécheurs, les malades, les étrangers étaient en effet considérés comme impurs.

Des « évangiles », ces textes qui ont raconté la vie de Jésus quelques décennies après les faits, ont décrit les circonstances de sa naissance. Après qu’il a passé ses jeunes années en exil en Égypte avec son père Joseph et sa mère Marie, ceux-ci reviennent en Judée et en Galilée. Vers l’âge de 30 ans, il rencontre Jean, qui le baptise sur les rives du Jourdain et reconnaît en lui le messie tant attendu. Dès lors Jésus se met à parcourir le pays. Alors que les anciennes religions ne visaient que le seul bonheur matériel au prix de comportements hypocrites et de riches offrandes, Jésus adresse un tout autre message et prône une tout autre existence dirigée vers la vie éternelle dans le royaume des Cieux, ouverte à tous ceux qui croient et se tournent vers Dieu, hommes ou femmes, riches ou pauvres, malades ou bien portants. Et lui-même parle à tous, ce que lui reprocheront ses détracteurs, utilisant souvent un langage imagé et des paraboles, que l’on peut lire encore au fil des évangiles.

Pendant trois ans Jésus sillonne ainsi les campagnes, multipliant les prédications et les guérisons miraculeuses, entouré de disciples et suivi par des foules nombreuses. Son succès entraîne aussi la méfiance puis l’inquiétude des autorités religieuses. Aussi, lorsque Jésus décide de prêcher à Jérusalem, il annonce à ses disciples, en mots à peine couverts, ce qui lui arrive en effet assez vite : il est arrêté, jugé pour agitation politique et l’on prétexte une prétention au titre de « roi des Juifs » tandis que, lui, déclare que « son royaume n’est pas de ce monde » (Jn 18,36). Il est condamné à mort par le gouverneur romain Ponce Pilate. Jésus est crucifié vers l’an 30, puis enseveli.

 

 

Quelques jours plus tard cependant, nous racontent les évangiles, des disciples le rencontrent, puis d’autres encore, puis tous ensemble. Ils sont alors convaincus que Jésus est ressuscité et, après qu’il monte au ciel, le Saint Esprit descend sur eux, qui leur permet de s’adresser à tous, de prêcher et de guérir à leur tour comme le faisait Jésus. Les disciples se mettent alors à parcourir toutes les régions du pourtour méditerranéen et du monde entier, en proclamant « la bonne nouvelle » : Jésus est bien le Messie annoncé par les prophéties qui se sont toutes réalisées : celles évoquant un messie souffrant, partageant l’existence de tous les êtres humains ; celles prédisant la venue du Fils de Dieu, son action de libération des hommes et son règne dans les Cieux ; celles prédisant la chute du Temple et une nouvelle ère. Et en effet le Temple, puis la ville de Jérusalem, seront totalement détruits quelques décennies après la mort de Jésus, et même la grande Rome un peu plus tard, qui deviendra l’un des symboles les plus clairs de l’installation du christianisme dans tout l’ancien empire et bien au-delà. Par ses mots, par ses gestes, par sa vie, Jésus éclaire et montre le chemin mais aussi son rôle historique, sa place exceptionnelle, bien au-delà de tous les prophètes avant lui. Par sa mort également, on voit la réalisation d’événements très supérieurs à ceux qui auraient pu être le fait d’un simple prophète : non seulement elle réalise tout ce qui était écrit, mais elle répond aux toutes premières pages de la Bible, et éclaire le sens de la vie ; par sa mort Jésus « rachète » en effet les hommes, il les rachète de leurs fautes, et il les libère de la soumission aux contraintes, aux péchés et aux erreurs liés à ce monde matériel, pour revenir à l’Éden ou pour ouvrir au Ciel, que depuis toujours Dieu réserve à ceux qui Lui sont fidèles. Elle répond à tout l’Ancien Testament où le peuple hébreu, et plus généralement l’humanité, luttaient pour être libérés de même qu’on libérait alors les esclaves, c’est-à-dire en en payant le prix. Elle répond à tous les anciens sacrifices, elle les explique à la fois, et elle les abolit : ceux qui demandaient d’une façon énigmatique que le sang soit versé sur la terre afin qu’elle soit bénie. Car on comprend alors qu’il s’agit du sang versé par Jésus qui élève vers Dieu tous ceux qui croient. Pour les Chrétiens il s’agit là non pas de la venue d’un prophète mais de celle du Messie, qui réalise les prophéties et plus encore que cela : qui les accomplit, et ce faisant qui offre une nouvelle vie, et ouvre une nouvelle ère. » (Extraits de « l’Évangile selon l’Olivier ») 

 

 

« Bien que souvent pourchassés et martyrisés, les disciples sont à l’origine des évangiles, des premiers textes fondateurs et de l’essor de cette nouvelle religion qu’on appelle le « christianisme », avec la communauté de ses fidèles, « l’église » (du grec signifiant « assemblée »). Celle-ci a vu naître au fil des siècles de nombreuses ramifications (catholiques, orthodoxes, protestants…) et de nombreux ordres religieux (dominicains, franciscains…) insistant sur des notions ou sur des œuvres particulières, mais tous unis cependant autour des mêmes idées fondamentales. D’autres courants s’appuieront sur le message des prophètes de la Bible et de Jésus, notamment l’islam, qui refuse l’idée de « fils de Dieu » mais considère cependant Jésus non seulement comme un prophète majeur habité par le Saint Esprit, mais aussi comme ayant été capable de miracles par la volonté de Dieu et comme le Messie annoncé qui reviendra à la Fin des Temps, et la nouvelle religion accepte et propage toutes les autres croyances de la Bible dans le monde arabe : mêmes prophètes, mêmes messages divins adressés à tous les hommes. D’autres courants feront vivre une grande partie du message de Jésus et de la Bible, qu’ils s’y réfèrent ouvertement ou non : ainsi tous les humanistes qui continueront les œuvres des Chrétiens dans les pays où cette culture a été importante, et où ont été développés l’aide aux pauvres et aux malades, et bien sûr la promotion des messages de paix, de justice et de fraternité qui sont au cœur des évangiles. » (Extraits de « l’Évangile selon l’Olivier ») 

 

« Cela paraît extraordinaire mais tout cela s’est bien produit et le sacrifice de Jésus rend compréhensible chaque détail du mythe du Péché Originel, de la légende d’Abraham avec l’étonnante demande de Dieu et l’immolation d’un pauvre bélier dont la tête avait été prise dans des ronces, l’importance de l’esclavage dans le récit de l’Exode puis les étranges images du buisson ardent et du serpent élevé sur le bois. Tout cela s’explique plus tard par le sacrifice de Jésus, et rien ne pouvait s’expliquer ni avant ni après : rien ne pouvait être accompli en dehors du contexte exceptionnel qui l’a favorisé, avec ce monde romain marqué par les crucifixions et par l’esclavage, par la cruauté et l’universalisme… Tout ne semble s’être produit à ce moment que parce que la venue et la mort de Jésus étaient « prévues », parce qu’elles étaient « écrites », et parce qu’elles étaient centrales. Tellement centrales qu’elles avaient été prédites par les prophéties les plus connues depuis des siècles (…) » (Extraits de « l’Évangile selon l’Olivier ») 

 

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L’HISTORICITÉ DE JÉSUS :

« Jésus est l’objet d’innombrables ouvrages depuis, bien sûr, les évangiles et les textes saints, depuis les écrits de l’Antiquité opposant chrétiens et païens jusqu’à, aujourd’hui, des biographies qu’on ne compte plus.

La question de l’historicité de Jésus et des événements qui l’ont entouré n’est donc pas nouvelle. Mais pas tant que cela : par exemple elle n’était pas débattue dans le Talmud (écrits juifs des premiers siècles, au plus près donc des événements, et condamnant Jésus et ses partisans qui s’éloignaient d’eux) ni dans les écrits des Mandéens (partisans de Jean-Baptiste et condamnant aussi Jésus mais sans jamais nier son existence alors qu’ils étaient au plus près des lieux, de l’époque et des premiers Chrétiens également), ni même dans les écrits des Païens (parmi lesquels les philosophes très brillants qui ont argumenté contre le christianisme, et qui étaient eux encore au plus près des sources, de l’époque et des premiers partisans de Jésus). Curieusement, la thèse « mythiste », qui en fait un personnage totalement inventé pour des raisons politiques, n’a été développée qu’à partir des philosophes des Lumières et a surtout fait florès au XIXème siècle. Depuis, certains éléments propres à cette thèse sont repris abondamment par divers auteurs et par des sites internet et sont carrément, volontairement, faux. On peut y lire des parallèles entre des divinités anciennes et Jésus, dont le seul but est de faire penser qu’il est tout aussi mythologique : ainsi le dieu Horus, et bien avant Jésus, aurait été surnommé « KRST », serait né un 25 décembre, aurait été baptisé, aurait guéri des malades, ressuscité des morts, marché sur les eaux et aurait été crucifié… N’importe quel amateur d’histoire peut pourtant vérifier que rien de tout cela ne figure dans le moindre mythe égyptien (et qu’au contraire tout ce qui est affirmé est même totalement mensonger : Horus possède de nombreux noms mais aucun n’est KRST ; difficile de rapprocher sa conception de celle de Jésus lorsqu’on se rappelle qu’Isis a utilisé la semence de son frère, Osiris ; enfin la naissance d’Horus n’est pas du tout célébrée en décembre mais à la fin de la saison des basses-eaux, soit vers la mi-juillet). Il en est de même des parallèles affirmés avec Mithra (seul point commun, la naissance fin décembre dans une grotte mais pas de chance : la date coïncide surtout avec une fête juive comme on l’a vu dans nos ouvrages précédents, et les traditions concernant la Nativité évoquent surtout une mangeoire ou une étable ; celle-ci est éventuellement creusée dans la pierre dans des récits populaires seulement, apocryphes et tardifs, alors que ce point est central dans le cas de Mithra, qui est né de la roche elle-même) ou avec Dionysos (né miraculeusement certes, mais de la cuisse de Zeus ce qui n’a rien à voir avec Jésus, et le dieu aurait été crucifié lui aussi… ce qui n’apparaît dans aucun texte mythologique) ou avec Krishna (idem… En réalité impossible de trouver le moindre point commun avec ce dieu né d’un cheveu et tué par un chasseur). En fait ces parallèles avec des divinités anciennes ont été totalement inventés par Gerald Massey au XIXème siècle, un poète anglais, bercé de spiritualisme, d’ésotérisme et de récits mythologiques, à cette époque où il était très en vogue de mêler tout cela. Depuis, ses mots sont pris pour des vérités, et répétés de sites internet en sites internet, selon le principe des « fake news » dans le but, là encore, de prouver par tous les moyens ce dont certains sont convaincus, même si cela ne repose que sur des éléments tronqués, fortement modifiés, voire totalement inventés. De fait ces idées flirtent bien souvent avec certains courants religieux extrémistes et/ou avec la sphère « conspirationniste » et il ne se trouve plus guère de spécialiste qui défende aujourd’hui la thèse mythiste. C’est d’autant moins le cas depuis la fin du XIXème siècle et les décennies qui se sont écoulées depuis, au fil desquelles se sont multipliés les travaux des chercheurs, et même les découvertes archéologiques, qui attestent de la réalité de lieux ou de personnages cités dans les évangiles (…) » (Extraits de « l’Évangile selon l’Olivier ») 

 

L’introduction d’un autre ouvrage, « l’évangile selon les prophètes et les mystiques », librement téléchargeable en cliquant sur ce lien, évoque beaucoup de ces lieux, de ces personnages ou de ces noms, qui sont maintenant mieux compris et qui éclairent notamment des appellations de Jésus dans les écrits juifs, ces « bar Pentera » et autres, que l’on peine souvent à comprendre de façon convaincante mais que l’on peut saisir aujourd’hui.

Il en est de même avec plusieurs indices qui semblent curieusement rapprocher le personnage de saint Jean, mais aussi Jésus lui-même, de la classe sacerdotale du Temple, éclairant de nombreux points obscurs, jeux de mots, traditions : voir l’introduction à ce même ouvrage.

Celui-ci éclaire également le curieux passage du célèbre philosophe juif contemporain de Jésus, Philon d’Alexandrie, qui décrit un homme du nom de « Carabas », moqué par la foule et vêtu comme un roi de pacotille. Cet épisode établit un lien curieux avec la Passion du Christ mais aussi avec le dénommé « Barabbas » libéré à la place de Jésus selon les évangiles et qu’on peut comprendre enfin, grâce à une explication de ce nom ou plutôt de ce surnom : voir là encore l’ouvrage déjà cité.

 

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Une fois ce nom compris, le passage évoqué dans le texte de Philon d’Alexandrie, relatant des faits qui ont suivi de quelques mois ou de quelques années à peine la période où l’on situe habituellement la Passion de Jésus, est donc peut-être « une référence à un événement représentatif des troubles politiques et de l’agitation répétée en Judée, et que les Alexandrins ont parodié, un événement historique qui s’est produit dans le monde juif quelques mois ou quelques années auparavant et qui avait fait du bruit jusqu’à Alexandrie : la Passion et la Crucifixion de Jésus. Une nouvelle preuve de l’historicité de ces événements, peut-être celle que cherchaient les spécialistes, non suspectée d’interpolation chrétienne ultérieure (…) Elle confirme plusieurs indices sur l’écho qu’aurait eu la crucifixion de Jésus, notamment ses conséquences sur le rappel de Ponce Pilate à Rome. (…) » Elle permet de confirmer des éléments importants concernant la famille de Jésus, sur lesquels nous revenons plus bas et qui sont détaillés à nouveau dans l’introduction à « l’évangile selon les prophètes et les mystiques »)

En parallèle à cela, la trace de Jésus se trouve également dans les écrits d’auteurs païens aussi bien que dans ceux d’opposants juifs ou mandéens par exemple, qui critiquent tous Jésus mais ne nient nullement sa réalité historique. Sans parler, bien sûr, de l’écho qu’a eu sa doctrine dès les premiers siècles de notre ère, avec l’éclosion d’innombrables courants religieux qui s’y sont référés.

Image extraite de « l’évangile selon le monde »

 

Au final, reste seulement la curieuse absence de Jésus dans les écrits de l’historien juif du Ier siècle, Flavius Josèphe. Le paragraphe suivant éclaire notablement ce problème.

 

 

UNE EXPLICATION À L’ABSENCE APPARENTE DE JÉSUS DANS LES ÉCRITS DE FLAVIUS JOSÈPHE, POSSIBLES DÉCOUVERTES CONCERNANT LE NOM ET LA FAMILLE DE JÉSUS :

 

Le célèbre historien a écrit notamment « les Antiquités Judaïques » et « la Guerre des Juifs ». Ces ouvrages relatent en détails les événements qui ont secoué la Judée avant, pendant et après la période où l’on situe la vie de Jésus. Or aucun auteur des deux premiers siècles ne s’appuie sur ces textes très importants et très précis pour évoquer le Christ, ni en bien ni en mal. Pas de trace de Jésus, hormis quelques allusions et un passage qu’on tient pour une interpolation chrétienne qui ne semble apparue que dans les copies qui nous sont été transmises et qui datent du Moyen-Âge. Voici ce qu’on peut en dire :

« Beaucoup ont déjà parlé du passage concernant Jésus dans « les Antiquités Judaïques » et qu’on appelle « Testimonium flavianum ». Il en existe plusieurs versions assez proches de ceci :

« En ce temps-là paraît Jésus, un homme sage, [si toutefois il faut l'appeler un homme, car] ; c'était un faiseur de prodiges, un maître des gens qui recevaient avec joie la vérité. Il entraîna beaucoup de Judéens et aussi beaucoup de Grecs ; [Celui-là était le Christ.] Et quand Pilate, sur la dénonciation des premiers parmi nous le condamna à la croix, ceux qui l'avaient aimé précédemment ne cessèrent pas. [Car il leur apparut le troisième jour, vivant à nouveau ; les prophètes divins avaient dit ces choses et dix mille autres merveilles à son sujet.] Jusqu'à maintenant encore, le groupe des chrétiens [ainsi nommé après lui] n'a pas disparu. »

 

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Flavius Josèphe et le Testimonium et son commentaire dans une réédition de 1631 de la traduction en français de Gilbert Génébrard.

 

Des amateurs friands de sensationnalisme, comme des chercheurs très sérieux, se sont penchés sur ce passage et s’y penchent encore. Trois théories s’opposent : l’authenticité complète, l’interpolation complète par des auteurs chrétiens, et enfin l’interpolation partielle, qui imagine un remaniement chrétien sur une base de quelques lignes qui auraient bien évoqué Jésus. C’est cette dernière vision des choses qui fait de plus en plus consensus. Les deux premières idées venant à l’esprit, l’interpolation complète et l’authenticité complète, posent en effet de sérieux problèmes : Flavius Josèphe était un admirateur des thérapeutes et des esséniens, auprès desquels il a été formé, mais n’était pas chrétien ; il était même aux ordres du pouvoir et employait toujours les mots les plus durs à l’encontre des fauteurs de troubles, qu’il appelle aussi bien « galiléens » que « brigands » ; de plus des termes tels que « Christ » et « chrétien » ressemblent à des anachronismes, puisque certainement apparus plus tard, quand la nouvelle religion s’est répandue dans le monde grec. Quant à l’interpolation totale, elle est tout aussi improbable : même si l’on ne croit pas au rôle éminent de Jésus, il est impossible que Flavius Josèphe ait totalement passé sous silence à la fois le personnage et tout ce qui le concerne, malgré les preuves de l’existence de ses proches, de ses fidèles, malgré l’écho qu’a eu son exécution jusqu’à Alexandrie comme on l’a vu dans une note précédente (voir l’introduction à « l’évangile selon les prophètes et les mystiques », librement téléchargeable en cliquant sur ce lien), malgré les courants religieux multiples qui sont nés de son message dès le Ier siècle (les futurs « chrétiens » issus du courant principal mais aussi les ébionites, les elkasaïtes etc), et malgré les multiples références à son parcours et à sa famille dans le Talmud, qui y était pourtant farouchement opposé…

Certains ont aussi proposé l’idée selon laquelle le passage concernant un « égyptien » qui aurait tenté de prendre d’assaut le Temple avec une poignée de fidèles, et dont parlent aussi les Actes des Apôtres, serait une référence à Jésus. » L’introduction à « l’évangile selon les prophètes et les mystiques », librement téléchargeable en cliquant sur ce lien explore et détaille cette possibilité, qui permet d’avoir une idée plus précise de ce qu’a dû être le texte original de Flavius Josèphe. Mais surtout elle éclaire à nouveau la réalité historique et notamment ce qui concerne la famille de Jésus, son enfance en Égypte et d’autres éléments importants.

 

 

Image extraite de « l’évangile selon le monde »

 

Ces question permettent de comprendre aussi la curieuse appellation de « bar Sabas » pour Jésus et ses frères dans les évangiles (voir notamment les notes 16 et 24 de l’ouvrage déjà cité) ainsi que la dénomination de « bar Panthera » dans le Talmud, au sujet de Jésus, qui renvoie certainement à sa famille, qui se révèle avoir « joué un rôle politique et religieux de premier plan ; elle est peut-être associée aux esséniens comme on l’a dit également, elle a été écartée des plus hautes fonctions au Temple entre 3 ou 4 av JC (exactement au moment où l’on situe la fuite en Égypte de la famille de Jésus et la naissance de celui-ci) et les années qui auraient suivi la crucifixion du Christ (revenant à la tête du Temple pendant une courte période, juste après l’éviction simultanée du grand prêtre Caïphe et de Ponce Pilate, ce qui signifie certainement bien quelque chose) » (sur ces familles et cet intervalle de temps, voir également la note 24 de l’introduction à « l’évangile selon les prophètes et les mystiques ») « Si l’on accepte ces idées, qui n’avaient pas encore été formulées jusqu’ici, beaucoup de choses s’éclairent alors. » (extrait de l’introduction à « l’évangile selon les prophètes et les mystiques »)

 

 

 

ENCORE DAVANTAGE SUR JÉSUS, SA FAMILLE,

ET SON ANCRAGE DANS LA RÉALITÉ HISTORIQUE :

JEAN-BAPTISTE, MARIE ET JOSEPH D’ARIMATHIE

 

Poursuivant dans le sens déjà donné, l’on pourrait même aller plus loin pour identifier la famille de Jésus du côté de sa mère, mais aussi du côté de son père :

« Un autre élément pourrait venir jouer ici. En effet, la tradition fait de Jésus, par Marie, un cousin de Jean-Baptiste, lui-même fils de Zacharie, qui appartiendrait à une famille sacerdotale. Ce même Jean-Baptiste est mentionné par Flavius Josèphe, dans des passages qui ne sont pas habituellement suspectés d’avoir été interpolés par des chrétiens trop zélés : c’est un personnage assez important pour que l’historien en parle, et qu’Hérode Antipas le fasse exécuter. Jean-Baptiste, et sa famille, jouissaient donc d’une forte autorité morale, mais jouaient peut-être aussi un rôle politique, ce qui semble avoir été le cas en effet : sa mort est liée à des troubles et des révoltes, comme Jésus très peu de temps après, et à l’intervention insistante de la princesse Hérodiade, qui avait précédemment quitté son premier mari, qui était aussi son demi-oncle, le dénommé Hérode Philippe, appelé ainsi dans les évangiles mais que les historiens appellent plutôt Hérode… Boethos. Ce Hérode Boethos était initialement placé sur le testament d’Hérode le Grand avant d’être déshérité à cause d’intrigues de palais mais, comme on l’a dit aussi, à la suite d’agitations populaires. » (voir l’introduction à « l’évangile selon les prophètes et les mystiques »)

L’ouvrage cité détaille ces questions, éclairant considérablement la famille de Jésus, son ancrage dans la société, son rôle dans l’attente messianique et dans les troubles politiques du Ier siècle et même « ce surnom familial évoquant des « sauveurs » » qui permettrait de comprendre « d’autant plus que Jean-Baptiste y soit lié, qu’il ait été condamné pour les troubles dont on l’a accusé, et qu’il ait été reconnu par certains comme le messie.

Qu’en est-il alors du côté de Joseph, le père de Jésus ? On a vu plus haut que le terme de « charpentier » pourrait n’être que le résultat de ces jeux de mots si fréquents dans le monde juif (voir l’introduction à « l’évangile selon les prophètes et les mystiques »), et qui ramènerait encore à (…) la mère de Jésus. Qui était donc Joseph ? Tout s’éclaire si l’on émet cette hypothèse audacieuse selon laquelle le père de Jésus, ou son père adoptif, serait… Joseph d’Arimathie. Les évangiles ne prétendent pas cela, certes… Mais ils n’affirment pas le contraire non plus : simplement ils ne présentent jamais son père et sa mère ensemble pendant le ministère de Jésus, et l’on en a déduit que son père était mort. Or tous les récits concernant la mort du père de Jésus ne font partie que des évangiles apocryphes, récits tardifs destinés à compléter et enjoliver la tradition. La thèse faisant de Joseph d’Arimathie le saint Joseph des évangiles expliquerait bien des choses, en particulier l’intervention de Joseph d’Arimathie après la Crucifixion, jouant de sa position pour qu’on lui confie le corps de Jésus (ce serait naturel si Jésus était son fils), et pourquoi il aurait œuvré pour lui offrir une tombe digne et même plus exactement… son propre tombeau, son tombeau familial. Enfin, quand les évangiles décrivent Joseph d’Arimathie, et Marie, ainsi que leurs proches, y déposant le corps de Jésus, ce serait là en fait très simplement et très naturellement la famille de Jésus, avec son père et sa mère, finalement réunis lors des funérailles de leur fils.

 

   

 

De plus Joseph d’Arimathie était un membre du Sanhédrin et plus exactement un notable, donc appartenant au groupe des « Anciens » (voir en particulier la note 16 du même ouvrage déjà cité) ; sa position éminente a peut-être poussé les auteurs des évangiles à distinguer Joseph, père de Jésus, et Joseph d’Arimathie. Les Textes précisent bien qu’il était membre du « grand conseil » (Mc 15,43 et Lc 23,50) autrement dit du Sanhédrin, mais « en secret par crainte des Juifs » (Jn 19,38). »

Ces considérations éclairent cette fois-ci la famille de Jésus du côté de son père, qui semble tout aussi importante dans l’histoire de la Judée du Ier siècle : « Ainsi en est-il peut-être de Joseph « d’Arimathie », mais ce n’est là qu’une supposition. Quoi qu’il en soit sur ce point précis, une ascendance célèbre de cette sorte permettrait de comprendre encore mieux à la fois certains noms de la généalogie de Jésus, ainsi que le surnom de « fils du lion » qui lui a été possiblement donné d’après ce qu’on a noté plus haut. »  (nouvel extrait de l’introduction à « l’évangile selon les prophètes et les mystiques », qui détaille tout ce que l’on peut dire de la famille de Jésus du côté de son père en s’appuyant encore sur les évangiles du côté chrétien, mais aussi sur le Talmud du côté juif et sur les textes de l’historien Flavius Josèphe).

« Ce faisant Jésus apparaît comme étant à la fois issu de dynastie(s) sacerdotale(s), mais aussi royales, réalisant, ce n’est sans doute pas qu’une coïncidence, l’attente des Esséniens qui ont théorisé le fait que le messie attendu devait être à la fois « messie-roi » et « messie-prêtre ». Cela permet de comprendre aussi pourquoi Épiphane et Jean de Damas incluent un « Panthera » dans la généalogie de Jésus du côté de sa mère : à la fois car cela repose sur une réalité transmise du côté juif, mais aussi car il y a un authentique parallélisme [entre la famille de Jésus du côté de son père et la famille de Jésus du côté de sa mère] » (pour cela, voir encore « l’évangile selon les prophètes et les mystiques »).

 

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L’écriture des évangiles, des décennies plus tard, et à destination de lecteurs très éloignés de ces préoccupations, a fait perdre ces éléments qu’on retrouve seulement à travers des allusions concernant saint Jean, Jean-Baptiste, l’âge avancé de Joseph (voir le même ouvrage). Après Jean-Baptiste, d’autres personnages importants des évangiles semblent bien apparaître dans Flavius Josèphe, mais aussi dans le Talmud, qui n’y était pourtant pas favorable.

 

 

LA RÉÉCRITURE CHRÉTIENNE ET LA NOUVELLE RELIGION :

SAINT PAUL, SAINT JEAN, ET LES AUTRES MYSTIQUES :

 

On vient de voir quelques réalités historiques qui se précisent de plus en plus au fil de l’étude des textes, et qui transparaissent dans les évangiles pourvu qu’on y prête attention. Une réécriture encore plus tardive, comme le remaniement chrétien des passages des œuvres de Flavius Josèphe, semble malgré tout assez évidente. Cependant l’idée d’une création totale s’éloigne notablement, en particulier à la lumière des arguments ci-dessus. De même la thèse d’un saint Paul inventant totalement le christianisme, qui a agité les esprits et qu’on retrouve sur certains sites internet, mais qui passe de mode elle aussi peu à peu : voir cette autre page qui y est consacrée.

 

   

 

Celle-ci a beaucoup à voir avec la proximité entre la religion née avec Jésus, et des idées déjà présentes, au-delà de l’Ancien et du Nouveau Testament, dans d’autres religions. On la remarque à travers les symboles universels qu’on retrouve dans le christianisme, qui sont avérés et n’en sont pas moins troublants : voir cette autre page qui y est consacrée.

Quant à la réécriture chrétienne de certains textes, elle peut se comprendre pour bien d’autres raisons que les thèses conspirationnistes : cela est également exposé dans « l’évangile selon les prophètes et les mystiques », qui met notamment en avant le rôle, avant même saint Paul, du personnage complexe qu’on appelle saint Jean. Des liens très directs semblent d’ailleurs les unir, ainsi qu’à Marie-Madeleine et à Lazare : des liens qui n’avaient pas été compris jusqu’ici. Et il semble que la clandestinité, dans laquelle s’est développé le christianisme des débuts, permet d’expliquer non seulement de nombreux passages des évangiles concernant ces deux personnages, mais aussi des lieux tels que le chemin de Damas ou la maison de Béthanie et, comme on l’a dit plus haut, rapprocher curieusement le personnage de saint Jean, et Jésus lui-même, de la classe sacerdotale du Temple : des idées très convaincantes qui sont détaillées dans l’ouvrage déjà cité.

 

En comprenant les tenants et les aboutissants de ces événements du Ier siècle, ce sont alors de nombreux éléments qui s’expliquent et qui sont mis en perspective à la suite de l’Ancien Testament, répondant en particulier au personnage et au message de Moïse, sur lequel beaucoup de choses sont à dire et qu’il serait trop long de reprendre ici. C’est aussi le message des prophètes et des mystiques qui peut être reçu avec bien davantage de clarté :

 

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